Churchill Wild – 1 mois près des ours blancs

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Voici une vidéo qui résume mon mois passé à Dymond Lake. Vous trouverez également des photos sous mon récit!

 

 

Après un fastidieux trajet, me voilà arrivée à l’écolodge de Dymond Lake, tenu par la compagnie Churchill Wild.
Quelques bâtiments au milieu de la toundra entourés de grillage. C’est là, que je vais passer les 30 prochains jours.
Le grillage ??? Oui, ici, c’est nous qui sommes en cage ! Le campement se trouve sur le territoire des ours polaires !

Ce lodge est ouvert un seul mois dans l’année. Cette période coïncide avec le gel de la baie d’Hudson. Les ours qui ont passé leur été sur le continent, attendent que la glace prenne pour aller chasser. La période estivale n’est qu’un long jeûne pour eux. Ils ont besoin de la banquise pour pouvoir se déplacer et chasser leur principale source de nourriture : les phoques.

On comprend mieux pourquoi le réchauffement climatique les menace. Plus la glace tarde à se former, plus la diète se prolonge. Chaque année, c’est quelques jours de plus, sans glace, qui se rajoutent, affaiblissant les ours. Quelques jours qui peuvent leur être fatals.

Nous sommes une équipe de 10 personnes pour accueillir des clients du monde entier. Tous venus pour tenter d’observer ce géant des glaces. Moi aussi, j’espère bien avoir la chance de les voir dans leur milieu naturel.

Nous avons une semaine pour être prêt à accueillir les premiers clients. Nettoyage, réparations et entretien, tout le monde s’active.

Je n’attendrai pas longtemps pour apercevoir mon premier ours. Dès le lendemain de mon arrivée, une femelle et deux petits s’approchent du lodge. Là, à quelques mètres des fenêtres, ils se reposent. Cette année, le gel et la neige se font attendre. Leurs pelages sont assez boueux. Les petits ne sont pas bien gros. Les guides s’inquiètent, ils ne passeront peut-être pas l’hiver.

Enfin, le 22 octobre, le froid arrive et la mer commence lentement à geler. Comme nous avons bien avancé dans la préparation du lodge, nous sortons avec les guides pour faire un tour. Nous rencontrons Scarbrow, un ours mâle avec une cicatrice au-dessus de l’œil. Cela fait plusieurs années qu’il se montre dans le coin.
La nuit, nous guettons les lueurs vertes du ciel. À cette latitude, les aurores boréales ne sont pas rares.

 

Finalement, nous accueillons nos premiers clients. Chaque groupe doit rester 3 jours, durant lesquels, matin et après-midi ils pourront partir marcher avec les guides afin d’aller observer les animaux.
L’après-midi, si mes tâches sont terminées, j’ai la possibilité de pouvoir me joindre à eux.

Chaque fois que j’en ai l’opportunité, je sors. Ours blancs, renards roux, carcajou, renards arctiques, lagopèdes… Il faut affronter le froid pour découvrir ce coin du grand nord canadien. Même s’il n’est pas rare d’apercevoir certains de ces animaux depuis le lodge, bien au chaud derrière les vitres.
Durant les tempêtes de neige, ou lorsque la température chute à -36 degrés, il y a toujours quelques chose à voir. Ce jour là, j’ai pu voir un parhélie. La glace présente dans l’air renvoyait les rayons du soleil et formait un halo autour de celui-ci.

@Robert Postma

Il faut s’habiller chaudement pour résister au froid ! J’empile les couches de vêtements. Deux paires de chaussettes avec une chaufferette au milieu. Pareil pour les doigts : sous gants, moufles et chaufferettes. C’est dans ma moufle, que je conserve la batterie de mon appareil photo lorsque je ne l’utilise pas. Sinon elle se déchargerait trop vite.
Chaque fois que je retire mes moufles, le froid me mord les doigts. Je remet ma batterie, règle mon appareil puis appuie sur le déclencheur… Il faut mériter ces clichés !

Ici, il faut s’avoir s’adapter aux conditions climatiques. Certains clients sont restés 2 jours de plus que leur séjour initial car le mauvais temps ne permettait pas de venir les chercher. D’autres, sont arrivés en hélicoptère car le transfert en avion n’était pas possible. Quant à notre dernier groupe, ils ont dû partir vers Churchill une journée plus tôt afin de ne pas rester bloqués par la tempête qui arrivait. Mais, chaque groupe a eu l’opportunité de voir un ours. Combien de temps aurons nous la chance de pouvoir côtoyer ce mammifère ? Les scientifiques annoncent sa fin pour 2100…

Après un mois d’aventures glaciales, il est temps de rejoindre la civilisation. Nous avons nous aussi dû patienter une journée supplémentaire pour avoir une fenêtre météo favorable et permettre à l’avion de venir nous rechercher. Un dernier survol au-dessus du lodge et Churchill est devant nous. Dans la cabine, pas de chauffage nous sommes contents d’arriver.

Nous découvrons une ville qui a des airs de bout du monde. Au supermarché, les motos-neige se vendent à côté du papier toilette ! Il y a une prison pour les ours un peu trop curieux et ils paraient que les habitants laissent leurs voitures ouvertes pour pouvoir se réfugier à l’intérieur s’il vous arrivait de croiser un ours dans les rues !

Nous profitons des dernières heures avant notre train. Balade en chien de traineaux, conduite de motoneige et sortie au bar pour les adieux.

Je ne suis pas prête d’oublier cette expérience du grand froid. Dans le train une dernière aurore boréale semble nous souhaiter un bon voyage.

Merci à tous pour cette incroyable aventure.

 

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